Quiz Superprofits

C’est au cours de l’université du Medef en août 2022, que le ministre de l’Economie a déclaré « Les superprofits, je ne sais pas ce que c’est », rejetant en bloc toute taxation des superprofits des entreprises.

Les superprofts des grandes entreprises correspondant à des hausses importantes de bénéfices non pas grâce à des innovations ou des gains de productivité mais en profitant de circonstances externes comme une guerre ou une pandémie pour augmenter leur prix.

Les grands groupes ont «surfé» sur la crise de l’inflation, due initialement à des tensions dans l’approvisionnement de certaines ressources, suite aux crises de ces dernières années (Covid, Ukraine, sécheresses…). Ils l’ont alimentée pour faire
gonfler artificiellement leurs profits. En maintenant des marges indécentes sur fond de hausse de certains prix, les multinationales ont alimenté les hausses des prix exacerbées qui frappent en premier lieu les catégories populaires et ont dégagé ces fameux « superprofits ».

Plus précisément, les entreprises (25 sur les 40 plus garnds groupes) qui ont dévoilé leurs comptes à mi-février 2024 ont réalisé au total 123,9 milliards d’euros de bénéfices nets part du groupe

Les entreprises du CAC 40 ont versé près de 100 milliards d’euros aux actionnaires en 2023. Les grands groupes français n’ont jamais autant redistribué de profits aux actionnaires. Les rachats d’actions ont bondi de 30 % d’une année sur l’autre !

Le montant précis est de 97,1 milliards d’euros aux actionnaires en 2023, dont 67,1 milliards sous la forme de dividendes en numéraire et 30,1 milliards sous la forme de rachats d’actions. C’est 17 milliards d’euros de plus qu’en 2022 (80,1 milliards), qui était déjà le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 2003, date à laquelle débuta cette évaluation annuelle.

Si en 20 ans, de 2000 à 2020, les dividendes distribués aux actionnaires du CAC40 avaient déjà augmenté de 265 %, ils ont encore augmenté de 135 % en 3 ans, de 2020 à 2023.

Le rapport pour l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) réalisé en 2022 par des chercheurs de l’université de Lille évalue à 157 milliards d’euros le montant global des aides publiques aux entreprises en 2019.

Les niches fiscales, comme les avantages fiscaux ou les réductions d’impôts sont au nombre de 465 aujourd’hui, pour un coût total de 94 milliards d’euros en 2022, un chiffre en hausse de 16% sur dix ans.

En 2022, la France est entrée pour la première fois dans le Top 3 du classement mondial des pays comptant le plus de millionnaires. Elle se situe désormais au troisième rang dans le monde (2,8 millions), derrière les États-Unis (22,7 millions) et la Chine (6,2 millios), mais devant le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni, et ce pour la première fois.
Cette « performance » est pour une grande partie le résultat de la politique menée par Emmanuel Macron, qui s’est fait le président des plus riches et des multinationales (baisse des impôts des entreprises, allégement de l’imposition des revenus financiers, suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), etc)

Un rapport d’Oxfam France (janvier 2023) a montré que « les 1 % les plus riches ont accaparé près des deux tiers des 42 000 milliards de dollars de nouvelles richesses créées depuis 2020, soit près de deux fois plus que les 99 % restants ».

Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU, ou Flat tax) consiste en la taxation forfaitaire de tous les revenus du capital (actions, placements, SICAV, assurances-vie, etc.) à un taux fixé à 30%.

Contrairement à l’Impôt sur le Revenu (IR), le PFU est un impôt proportionnel. Autrement dit, le PFU avantage les contribuables les plus aisé·e·s puisque les quelques centimes d’intérêts générés par le PEL d’une personne aux revenus modestes sont taxés au même taux que les milliards obtenus sous formes de dividendes par les plus grosses fortunes.
Plus grave, le PFU augmente la différence de taxation entre revenus du travail et revenus du capital. Alors qu’en 2013, les revenus du travail étaient imposés à un taux de 7 points supérieur à ceux du capital, en 2019, la différence entre les deux était passée à 16 points.