19:00 - 22:00
Jeudi 12 décembre 19h à ORSAY - La Bouvêche
avec Ian Vidal (Espace Mobilisation Internationale d'Attac), Mina Kherfi (Union syndicale des travailleur·euses kanak et des exploité·es), Daniel Wea (président du Mouvement kanak en France)
Il y a trois décennies, les accords de Matignon-Oudinot (1988) puis de Nouméa (1998) mettaient un terme à des mois de quasi guerre civile en Nouvelle-Calédonie. Le peuple kanak était enfin reconnu en tant que peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie et s’enclenchait le début d’un processus de décolonisation et d’auto-détermination. L’État français s’engageait à rompre avec la logique de la colonisation de peuplement qui conduisait à la mise en minorité du peuple kanak. Les accords prévoyaient le gel du corps électoral, conformément aux résolutions des Nations Unies invitant à ce que « le droit à l’autodétermination ne soit pas entravé par des modifications de la composition démographique dues à l’immigration ou au déplacement de populations ».
Mais, en janvier 2024, le gouvernement français a rompu avec les accords de Nouméa en déposant un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral aux prochaines élections en Nouvelle-Calédonie. Cette réforme, adoptée par le Sénat et l’Assemblée nationale au printemps, et depuis retiée par les mêmes, a mis le feu aux poudres, les indépendantistes craignant qu’elle ne marginalise les kanak en diluant leur pouvoir électoral.
Face à la contestation de la société civile kanak, l’État français choisit la répression avec l’envoi de milliers de gendarmes en plus des 4000 militaires déjà présents. Des dizaines de kanak sont arrêtés et 7 militants sont déportés dans l'hexagone, à 17 000 km de chez eux.
Alors que 13 personnes sont déjà mortes depuis le début des révoltes en mai, la lutte pour la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie est plus qu’urgente !